Projet “Théâtre en Anglais”

Collège Jean BERTIN de Saint-Georges-sur-Baulche (89)

PROJET : « option théâtre en anglais »

Chef d’établissement : Olivier CHOLLET

Porteur du projet : Lynda GUMBS

Le projet en quelques mots

Depuis la rentrée 2017, le collège Jean Bertin propose à tous les élèves de 4e et de 3e volontaires d’intégrer une option théâtre en anglais afin d’impulser une dynamique innovante de la pratique de la langue. Partant du constat que les élèves ont du mal avec l’oralité et qui plus est, en langue étrangère, l’idée d’offrir un bain linguistique permet d’approfondir le travail sur les compétences de débit, de prononciation, d’intonation et d’accentuation propres à la langue elle-même dans une démarche résolument actionnelle. Cette option a également pour objectif plus général de faire travailler l’élève sur sa posture d’oral, en gérant son corps et sa voix pour qu’il puisse affirmer sa place au sein du collectif.

Mise en œuvre dans le temps et l’espace

L’option se veut un lieu d’intégration, quel que soit le profil ou les performances scolaires des élèves. Ces derniers bénéficient ainsi des séances du mois de septembre pour s’essayer aux activités avant de se s’engager jusqu’à la fin de l’année scolaire.

Une heure par semaine, durant la pause méridienne, l’enseignante, accompagnée à l’occasion de l’assistant d’anglais ou d’autres collègues, réunit la vingtaine d’élèves en salle de réunion, lieu du spectacle de fin d’année.

Les activités proposées permettent dans un premier temps d’évaluer le niveau et la marge de progression de chacun pour adapter la nature de la représentation finale : une pièce existante avec des rôles distribués en fonction des capacités de chaque élève ou l’élaboration en autonomie de saynètes en fonction d’un thème choisi puis interprétées devant leurs camarades. L’année est aussi ponctuée d’irruptions théâtrales au réfectoire ou dans les classes avec la complicité de collègues.

Dimension partenariale

Le projet prend également corps à travers la liaison collège-lycée : la participation à l’option est un véritable atout pour les élèves qui souhaitent monter un dossier pour intégrer une filière européenne au lycée. De plus, d’anciens élèves de l’option n’hésitent à revenir assister à la représentation ou à apporter leur aide sur quelques séances créant ainsi un véritable lien entre pairs.

Constat après cinq années de mise en œuvre

L’option est solidement ancrée dans l’établissement et rencontre toujours un accueil favorable auprès des élèves et des familles. La représentation, positionnée après les épreuves du diplôme national du brevet (DNB), constitue un marqueur fort de la fin d’année scolaire. S’inscrivant dans le projet d’établissement, en termes de réussite de l’élève et d’ouverture culturelle, cet espace d’apprentissage a évolué au fil des années et a fait naître, à l’initiative d’une ancienne élève scolarisée en unité localisée d’inclusion scolaire (ULIS), une liaison inter-degré avec l’option théâtre du lycée professionnel Saint-Germain qu’elle a intégré par la suite.

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN

La parole aux acteurs

1) Quelles sont les étapes de recrutement des élèves pour arriver à un groupe définitif ?

Les élèves disposent de toutes les séances du mois de septembre pour essayer les activités. Si l’option correspond à leurs attentes, ils s’engagent à continuer de façon assidue jusqu’à la représentation finale en fin d’année scolaire.

2) Comment faire concilier les objectifs du projet aux besoins particuliers de chaque élève ?

Lors des trois premiers mois, les activités de gestion de la voix et du corps, de déplacements, d’improvisation me permettent de cibler les difficultés et les potentialités de chacun, qu’elles soient liées à la dimension linguistique ou corporelle. Je peux ainsi évaluer la marge de progression de chaque élève et adapter les rôles qui leur seront proposés en fin d’année.

3) Comment favoriser l’autonomie ?

L’idée est de développer chez eux un esprit d’initiative, qu’ils se sentent libres de proposer des idées de mise en scène. Pour le spectacle, la consigne est de faire avec les moyens du bord : trouver des solutions pour pallier les difficultés liées aux accessoires. Le budget que je me force à ne pas dépasser est de 50 euros, donc chacun contribue en apportant des objets personnels et les choix de mise en scène comprennent ce paramètre.

Par ailleurs, je les préviens que le jour du spectacle, je suis assise au milieu du public et qu’il ne faut pas compter sur moi : c’est « leur » spectacle, donc ils doivent tout gérer (lumières, coulisses), anticiper, veiller les uns sur les autres et tout ranger après ! Ils sont donc obligés de trouver les ressources nécessaires pour mener leur projet à bien.

4) « Et le programme dans tout ça ? »

Toutes les activités sont ancrées dans l’actionnel. Grâce à différentes techniques de médiation, il y a toujours un élève qui est capable de trouver la traduction du lexique inconnu, vocabulaire qui est repris en fin de séance pour fixer la mémorisation. les rituels leur offrent la possibilité d’acquérir des automatismes, notamment par rapport à la compréhension des consignes. Quant à la grammaire, elle prend tout son sens, car travaillée en contexte.

5) Qu’est-ce qui a été le plus compliqué à mettre en place ?

Le plus compliqué est de répéter dans la salle de réunion où aura lieu le spectacle. La fin d’année approchant, il faut jongler avec les réunions qui peuvent s’y tenir.


6) Donnons la parole aux premiers intéressés :

« Maintenant, j’ai de moins en moins peur de passer devant
tout le monde en classe. Et comme ça, ça nous aidera pour l’oral
du brevet l’année prochaine. Et on s’amuse bien !
 »
(Noa, 4e)