Projet R@mène ta science (Sélection académique JNI 2023)

Collège Le Vallon – AUTUN (71)

Cheffe d’établissement : Sabine Parmentier

Equipe porteuse du projet :

Sylvie Cadot, Professeure documentaliste

Renaud Roffi, profeseur de SVT

Barbara Ciccardini, profeseur de SVT

Romain Siméant, profeseur de sciences physiques

 

Le projet en quelques mots

A la suite des concertations d’établissements dans lesquelles le Collège Le Vallon à Autun (71) s’est engagé en septembre 2022, de nombreuses observations ont été faites. Tout d’abord la pauvreté Culturelle et scientifique des élèves et leur méconnaissance des métiers liés aux sciences, le manque de logique et d’organisation dans les apprentissages, des difficultés de mémorisation, une perte de motivation et d’engagement dans la scolarité, une orientation vers les filières scientifiques en nette diminution, notamment chez les filles. Tout cela, mis en corrélation avec le 100% EAC ainsi qu’un essor constant des exigences institutionnelles et sociétales en matière de maîtrise des compétences numériques.

 

Le projet R@mene ta science a été monté pour contrebalancer ces constats, sous l’impulsion d’une équipe composée de deux enseignants de SVT, un enseignant de sciences-physiques et l’enseignante documentaliste. Planifié sur 3ans et inscrit au projet d’établissement, il vise à construire une pédagogie de projet ludique et active autour du pôle scientifique à travers plusieurs axes : apporter une richesse scientifique aux collégiens sous des formes variées (rencontres, pratiques, expositions, visites, séjour…), valoriser les compétences numériques tout en validant celles du socle, favoriser l’ouverture sur d’autres pratiques éducatives (méthodes actives, pédagogie de projet, appui sur les pratiques cognitives) afin de permettre la réussite de tous les élèves. Tout en menant, en parallèle, une réflexion autour des espaces de travail afin de faire évoluer ces dernier vers des espaces flexibles et à termes, d’expérimenter « la Classe dehors ».

 

Mise en œuvre dans le temps et l’espace

Durant cette première année, le projet R@mene ta science a concerné les classes de 3e et 3e ULIS afin d’enrichir leur parcours culturel scientifique et numérique. Les élèves ont été créateur de contenu ludopédagogique (escape-game), outil de remédiation ludique en science en vue du Brevet, par le biais d’une dynamique de projet transdisciplinaire en favorisant l’utilisation de cartes mentales pour améliorer les techniques d’apprentissage et de mémorisation. A travers des ateliers pratiques, visites, expositions, films, rencontres, voyages (notamment le CERN à Genève, le Muséum d’Histoires Naturelles à Paris, le Centre Eden 71) ils ont enrichit leurs connaissances. En septembre prochain, et chaque année, ils organiseront la Fête de la Science à Autun en partenariat avec les acteurs locaux (CCGAM, Mairie, Ecoles).

 

L’an prochain, le projet touchera le niveau de 5 ° (dont ULIS et Segpa) et verra la mise en place deux de salles de classe aménagées en espaces de travail flexibles et distincts : la salle de sciences et la salle des ULIS. Cela, en vue de permettre aux élèves de choisir leurs modalités de travail (seul, en binôme, en groupe, assis, debout, sur des poufs…). A travers un partenariat CVC/Vie Scolaire et FabLab d’Autun, les élèves créeront un jeu interactif en bois. L’année 2024-2025 verra le Projet R@mène ta science s’étendre à d’autres niveaux et disciplines et construction du CDI /vie scolaire flexible afin de favoriser les travaux de groupes, l’accompagnement multi-niveaux et l’accueil d’expositions et intervenants.

 

Dimension partenariale

Dans l’ensemble, les institution et associations ont répondu favorablement au partenariat : communauté de communes du Grand Autunois Morvan, mairie, CILEF, FABLab,  Société de sciences naturelles d’Autun, réseau des bibliothèques, Centre Eden et Lab 71, Pavillon des Sciences. Sans compter les autres partenaires associatifs et institutionnels comme Bourgogne Energies Renouvelables, Experimentarium, FETE ou l’IUT Creusot. Cela a permis d’emblée la réussite et le développement du projet.

POUR ALLER PLUS LOIN

La parole aux acteurs

1/ Qu’est-ce qui a été le plus compliqué dans la mise en place de ce projet ?

La coordination avec les 4 classes, trouver des temps communs entre enseignants, trouver des temps libres avec les élèves, les moyens techniques et informatiques parfois insuffisants et l’espace qui n’est pas adapté. Tous ces critères sont à prendre en compte pour les équipes désireuses de se lancer dans un projet inter-disciplinaire. S’engager signifie penser sur un temps long,  planifier dès le début des temps de concertations et s’y tenir, parfois s’octroyer des pauses-déjeuner de travail et se créer un groupe sur une application de messagerie en ligne (type WhatsApp) pour garder le contact et échanger de manière rapide.

 

2/ Cela a-t-il été facile de trouver et s’entourer de partenaires ?

Dans l’ensemble, les institution et associations ont été favorables à notre appel et nous ont suivis. Cela a facilité le développement du projet. Mais il faut prendre le temps de bien expliciter les enjeux et s’y prendre très en amont pour pouvoir mener à bien le montage financier et les recherches de subventions. Nous avons déposé un projet NEFE qui a été validé et cet aspect a exigé la rédaction d’un dossier conséquent ; nous avons eu la chance de bénéficier d’accompagnement facilitateur de la Cardie et du groupe d’appui départemental et d’une solidarité au sein de notre équipe.

3/ Des besoins en termes d’acquisition de compétences ont-ils été ressentis depuis la mise en place du projet ?

Oui, des besoins pour l’équipe (formation à la pédagogie des cartes mentales et aux plans de travail). Mais aussi pour l’ensemble de l’établissement afin de sensibiliser et engager les collègues au sein du projet. Il nous parait nécessaire de les former à la Ludopédagogie ainsi qu’aux sciences cognitives, d’où une demande de FIL. Par ailleurs obtenir l’appui de chercheurs tels que Jean Luc Berthier, Franck Ramus ou Jean Philippe Lachaux serait un plus.

 

4/ Après plusieurs mois de mise en pratique, quel bilan tirez-vous ?

Pour l’instant, nous sommes dans la finalisation de l’escape-game et en évaluation formative en cours de projet. Nous avons pu observer que la réutilisation des cartes mentales fonctionnait bien et que les élèves s’étaient emparés de l’ensemble des apports pédagogiques dispensés durant leur parcours scientifique pour construire les énigmes : nom du projet du CERN, nom d’un arbre découvert au jardin botanique de Meyrin, film de lancement, détail rencontré au centre EDEN, idées de codage découvertes au LAB71 ou à Genève… Ils ont trouvé des points d’accroche dans leur programme de manière assez évidente et tous les élèves se sont lancés avec dynamisme dans la création de l’escape-game, même les élèves en insertion. C’est une satisfaction pour l’équipe.