“Mon cerveau et moi” à l’école maternelle Jean Zay

Ecole Maternelle JEAN ZAY – AUXERRE (89) 

PROJET : Mon cerveau et moi

Chef d’établissement : Billès Elodie

Porteur du projet : Bolle-Besançon Marie

Le projet en quelques mots

Depuis la rentrée 2019, l’enseignante propose à tous les élèves de Grande Section de participer à des séances qui portent sur la découverte de leur cerveau et de l’attention. Ce travail se fait à partir des recherches du LAPSYDÉ (Laboratoire de PSYchologie du Développement et de l’Éducation de l’Enfant, CNRS) et du programme ATOLE (ATtention à l’écOLE) proposé par le Pr Lachaux de l’INSERM de Lyon.

Ce projet est développé en partant du constat que les enfants, qui connaissent la cognition, accèdent plus aisément à la métacognition, et donc gèrent bien mieux leurs émotions, déploient plus d’empathie et améliorent leurs performances académiques (car ils comprennent pourquoi et comment ils apprennent).

Mise en œuvre dans le temps et l’espace

Une à deux séances par semaine sont proposées aux élèves, l’après-midi lors du décloisonnement de deux classes de MS-GS ; et ce, dès le mois d’octobre à raison de 20 à 40 min par séance.

Dans un premiers temps, les enfants partent à la découverte de « l’objet cerveau » (Représentations; Notre cerveau; Cerveau et illusions d’optique). Ensuite, ils cheminent sur la piste de leur attention et comment la développer à travers de nombreuses situations où ils vivent l’attention et l’inattention. En parallèle, ils développent leur contrôle inhibiteur (découverte de l’inhibition, des heuristiques et du raisonnement) grâce à de nombreux jeux.

Dimension partenariale

Le projet prend également corps à travers la liaison cycle 1-CP afin de mettre en avant les résultats de ce travail annuel et ses bénéfices sur les classes supérieures ; ainsi que la possible utilisation d’outils.

POUR ALLER PLUS LOIN

La parole aux acteurs

1) Qu’est-ce que le programma ATOLE?

Le projet ATOLE, concrètement c’est l’ATention à l’écOLE :

L’attention est une fonction cognitive qui permet de se concentrer mais aussi de réagir de manière adaptée à toutes les distractions qui nous entourent.

Ce programme se base sur un principe simple : il est tout à fait envisageable d’entraîner l’attention des élèves pour les amener doucement à améliorer leur maitrise de celle-ci.

Les piliers de ce programme sont :

  • L’acquisition d’une culture métacognitive pour permettre aux enfants d’identifier et reconnaître dans leur vie quotidienne l’action des grands systèmes qui orientent leur attention.

  • L’apprentissage d’une méthode de découpage des tâches complexes en une suite de tâches simples et courtes ayant un objectif simple et clair.

  • Le développement de la capacité à détecter les signes précoces de la distraction pour les compenser au plus vite.

  • La capacité à programmer son attention pour une tâche donnée.

 

2) Et les travaux du LAPSYDÉ dans tout ça, comment les utiliser ?

En classe, lors de séances dédiées, de nombreux jeux et activités sont proposés permettant d’entraîner le cerveau à résister (contrôle inhibiteur), ce qui favorise les apprentissages et permet d’éviter les erreurs courantes pour les élèves.

L’inhibition c’est la capacité de notre cerveau à résister aux habitudes, automatismes, tentations et distractions. C’est le signal ” STOP ” qui permet à l’enfant d’apprendre à s’arrêter s’il va trop vite dans sa réflexion et de ne pas tomber dans un piège.

 

 3) Qu’est-ce qui a été le plus compliqué à mettre en place ?

Le plus compliqué c’est d’oser se lancer, de sauter le pas. Après, on s’aperçoit vite que les séances sont simples, courtes et facile à adopter !

 

4) Le projet s’arrête-t-il à ces séances spécifiques ?

Le projet “Mon cerveau et moi” permet aux élèves de travailler autrement, id est : à partir de situations qu’ils vivent ou de nouveaux jeux proposés, ils développent de nouvelles compétences qu’ils réutilisent dans leurs activités quotidiennes. Les enseignantes (et personnel de l’école) y reviennent lors d’un atelier afin de donner sens aux apprentissages et de développer la métacognition des enfants.

 

5) Donnons la parole aux premiers intéressés :

– Jade, 5 ans, lors d’un atelier autonome : « Tu sais Thomas, là je vois que t’es pas concentré… regarde, tu regardes pas ce que tu fais et du coup tu l’as renversé. Ton cerveau, pense à ton cerveau.».

– En février 2021, quelques jours après l’arrivée d’Henri, celui-ci se trompe lors d’un atelier et, au bord des larmes, dit : « Je me suis trompé ! », avt que l’enseignante n’ait le temps de répondre, Antoine lui dit en souriant : « Mais c’est pas grave ! Quand tu te trompes c’est que ton cerveau apprend ! ».

– Lors d’une séance de sport (jeu du béret), au retour de l’activité, Tasnim (5 ans) explique à ses camarades « Moi, pour retenir mon chiffre et ne pas me tromper, je l’ai pris en photo dans mon cerveau ! ». Du tac au tac, Léo répond : « Ah ben moi, je me suis répété le chiffre 4 beaucoup de fois pour le retenir et faire gagner mon équipe ! ».

 Réutilisation de 2 techniques de mémorisation vues lors des séances Je porte mon attention sur ma “petite voix” et Je porte mon attention sur une image mentale.